Cru majistral, au vignoble enchâssé dans la ville de Bordeaux et bénéficiant d'un microclimat très chaud et d'une précocité supérieure à tous ses pairs, Haut-Brion a toujours brillé par sa régularité et ne connaît pas de petit millésimes. Même en année moins favorable, il conserve la plénitude de son caractère aromatique, le fameux goût de "fumé" de Pessac, et une etonnante capacité à se renforcer au long vieillissement. Château Haut-Brion est le plus ancien et, pourtant, le plus petit en taille des vignobles classés "Premiers Grands Crus" en 1855. Puis, sa réputation grandissant, le nom du domaine en vint à remplacer celui de ses propriétaires pour devenir le Château Haut-Brion. La notion de Grand Cru est née ! Nous en trouvons la première mention dans le journal de Samuel Pepys qui écrit le 10 avril 1663 : " Je viens de déguster un vin français nommé Ho-Bryan (Haut-Brion) qui a le goût le meilleur et le plus spécial que j'ai jamais rencontré... ". |
Il est interressant de noter que, lors de dégustation à l'aveugle, Haut Brion ressort souvent comme le plus aromatique, précoce et léger des vins Premiers Crus. Pure illusion. Il n'est en rien léger, mais simplement différent, surtout dégusté aux côté des vins plus boisés, charnus et tanniques du Médoc, et ceux, plus souples, dominés par le Merlot, de la rive droite. Malgré sa précocité, il est bâti pour gagner en en ampleur et en texture et pour vieillir 30 ans ou plus les meilleures années, ce qui lui confère une longévité supérieure à celle d'un tout autre premier cru. Une toute petite quantité de vin blanc d'une force de caractère exceptionnelle, stupéfiant de richesse et de complexité, rivalise en puissance et en opulence avec le Montrachet lui-même. A la demande des propriétaires, il n'a jamais été classé en raison de sa minuscule production. |